mademoiselle H (2)

Mademoiselle,

Intéressant de voir combien votre pensée vous bride. N'y voyez pas là un jugement.

(Jamais ne me permettrai de vous juger, même soumise)

Je ne pensais pas que ce serait si dur et je me dois de rester bienveillant à votre égard. Vous avez fait de si grands pas déjà que ce ne serait pas juste de vous punir.

Pas juste ne veut pas dire que ce serait inutile, sourire.

Je me demande dans quel état vous êtes ce matin. Retour à la case départ ou triste de ne pas être une meilleure salope? Vous me direz.

Essayons ainsi : Salope est un anagramme de "pose la" . Poser ce "la" . "La" quoi? La morale? Pose la morale comme poser les armes, la laisser de côté?

"La" comme  poser l'objet de son désir? Salope serait d'emblée une convocation à poser quelque chose que l'on n'a pas.

On "la pose" comme en dehors de nous, on dépose "soi" devant l'autre, on se rend, on s'abandonne. Salope. Un hymne à aimer.

..............

Chaque mot nous cogne à une histoire, nous hante plus souvent qu'il nous invente. Lire devrait être une entrée dans la nuit du verbe, mais pour cela il faut lire ceux qui savent de quoi il en retourne.

Lire, c'est se cogner à nos résistances. Le mauvais lecteur dira "c'est nul" au lieu de "je n'y arrive pas". Le mauvais lecteur ne comprend rien à ce qu'est un livre, y voit un passe temps, un plaisir complice...

Autant je ne vous blâme pas de ne pas pouvoir dire "pute" "chienne" (qui comme le mot "salope" ont bien plus de profondeur qu'on ne le pense) autant le fait que vous ne fassiez pas vos devoirs d'écolière m'agacent (vous deviez finir les phrases de Sollers "je l'aime, or je suis... etc etc)

Je vous avais même donné un lien internet pour vous rendre l'affaire plus facile!

..........

Si ma soumise est toujours présente dans ses voeux, il va nous falloir penser à quelques punitions physiques. J'aimerais qu'elles soient choisies de vous. Elles ont pour but de maintenir la soumise dans son apprentissage. Il m'intéresse de connaître le choix de ma salope. Il est important que ma soumise trouve une façon de se faire pardonner physiquement, qui soit en accord avec sa déception comme avec son envie de poursuivre.

...................

Ce matin, je crains l'empire moral de ma soumise, qu'elle lève le pont-levis, parce que son empire lui dirait que "ce n'est pas bien, c'est sale, ou je ne sais encore quel adjectif qui la priverait d'avancer.

Je suis sûr qu'hier l'idée de tout arrêter lui est passé par la tête...

Et ce matin au réveil qu'en pense-t-elle?

A plus tard

S.