j-12

Vous m'avez vite surpris et j'aime à penser qu'il y a chez vous une "inconnue", qui a les traits de cette femme de 17ans dont vous m'avez envoyé la photo. Cette petite rousse veut connaître la vie...Mon impression est que je viens la visiter. Bien sûr entre elle et vous, rien que du normal, même l'amant alors que elle ne savait rien mais rêvait. Oui probablement d'un amour, mais certainement pas de celui qu'elle a trouvé. Non par sa faute mais parce qu'elle n' a pas eu chance d'un embarquement avant que sa fonction de fille à mère ne la déstabilise. Pour échapper à sa mère , il faut de la chance. D'ailleurs, n'est-il pas chez moi aussi un manque de chance, pour me retrouver à 55 ans prisonnier du lieu que je voulais fuir? 

Être maître demande beaucoup d'humilité....

Je suis venu vous convoquer là face à un passif. Le votre comme le mien. Pas le même bien sûr mais dont la proposition reste malgré tout dans un certain sens de "recommencer". 

Oui c'est un jeu, mais être, exister, est plus qu'un simple jeu. Notre (je dis notre, vous voyez) rencontre vise un présent sans âge, prenant en compte une forme de punition sur le "pourquoi pas avant" 

Ça se fait ensemble au sens où nous avons échoué à entendre une forme de vérité...Celle d'une âme et d'un corps. Nous avons arrangé notre vie, sans tout fait percevoir autre chose que l'existence. 

Du coup, ça manque de "vie" au sens propre du terme. 

Je sais que vous prenez cette rencontre très au sérieux, elle vous naît au delà de vos espérances. Ça vous effraie de ça, c'est trop fort et vous essayez le plus possible d'en contrôler la démesure. 

Ne pas avoir peur d'être, je ne sais pas ce que c'est. Vous êtes d'une certaine façon mon premier événement de ce côté là. Et oui, j'entends le vivre à sa juste mesure.

Je vois cette rencontre comme un " Eppur si muove"

 qui s'adresse à vous autant qu'à moi. Je suis maître parce que vous le voulez, vous enseigne parce que vous le voulez, et de ce vouloir crée mon nom. 

Ce nom dont je cherche le faire contre le père, contre son assassinat depuis mon enfance, et dont vous pouvez me libérer à jamais! En vous foutant contre lui, en n'ayant plus peur de ce qui vous plaît et plie chez un homme, contre aussi votre propre mère, et même vos filles dont vous ne savez rien, et auxquelles vous mentez...

Vous savez déjà pourquoi je fesserai ce cul, pourquoi vous le voulez, comme un désir d'être à nouveau présente à vous-même, par moi, ce commencement. 

Oubliez toute pensée de représentation, d'âge, de rides etc...Pliez-vous à cette autorité du commencement qui vaut autant pour vous que pour moi. N'ayez pas peur du temps. 

Lisez Septentrion de Calaferte avant mon arrivée. Ne jugez pas, écoutez. Si en le lisant, vous vous dîtes "j'aurais aimé rencontrer cet homme", vous y êtes...

comme "Femmes" de Sollers, quel est l'enjeu ?

je vous ai un peu maltraitée ce soir....Aussi parce que vous parlez d'alchimie, que vous avez tendance à ramener la relation à un doute....

Loin, très loin du réel convoqué.

Quand je vous écris ma chère pute, je me convoque. Il importe pas que ce que je dise soit "vrai" mais qu'il en constitue mon "nom"

Nom par vous, par ce qui me porte vers vous

Nom de vous, encore

encore, je cherche ce nom là.

Votre "oui" enchante le temps

S.